Brésil, Le samba des Cariocas

11/08/2013 19:20

FOZ DO IGUAÇU

Premier jour au Brésil ! Cela fait 8 ans qu’Alix rêve d’y mettre les pieds. Notre premier stop se fait dans la ville de Foz do Iguaçu réputée par les chutes d’Iguazu, bien sûr, mais aussi pour la centrale hydroélectrique d’Itaipu à la frontière Paraguayenne.

Depuis l’Argentine, nous prenons un bus qui nous dépose au poste frontière brésilien. Le passeport tamponné, nous attendons un autre bus qui doit normalement arriver dans 10 minutes. Au bout de 30 min d’attente, une voiture, avec une femme au volant, s’arrête pour nous demander si nous voulons aller à Foz do Iguaçu et si nous avons en hôtel pour passer la nuit. Comme nos réponses sont négatives, elle propose que son mari vienne nous chercher pour nous conduire à leur hôtel. Nous acceptons.

Le lieu est charmant, fait d’une enfilade de chambres indépendantes dans un jardin très arboré, et comme le prix est raisonnable, nous décidons de poser nos valises. La ville est quelconque, voire plutôt moche, où de larges rues qui montent et descendent sans ombrage, ne rendent pas agréable la promenade. Après avoir réservé pour la visite de la centrale d’Itaipu au lendemain à 10h00, nous rentrons prendre l’apéro.

Après avoir dit au revoir à nos hôtes et pris un bus, nous déposons tous nos sacs dans des casiers, et commençons la visite de la centrale par une projection vidéo sur les moyens de construction, le développement énergétique et les impacts socio-environnementaux. Bien évidemment, le film est en brésilien traduit en espagnol ! On gère … Après, on nous emmène en bus faire la visite technique du site. Un arrêt sur la digue de la réserve d’eau, un tour dans le cœur de l’ouvrage béton et dans la salle des machines (20 énormes turbines d’une dizaine de mètres de diamètre), nous finissons par regarder se déverser les gigantesques volumes d’eau du trop plein du lac.

Le barrage est immense, très impressionnant !! Il fait 8 km de long, près de 200 mètres de haut, et sa production atteint 14 000 MW/h !!

Dans l’après-midi, nous embarquons pour São Paulo avec une arrivée prévue à 9h le lendemain matin. Pour la petite histoire, notre bus a subi un contrôle en règle des douaniers. Nous sommes restés sur place pendant 1 heure. En même temps, d’autres agents faisaient décharger un camion de sacs de ciment qui contenait également des grandes plaques de cannabis. Nous avons patienté en les regardant faire.

 

SÃO PAULO

São Paulo est la plus grande ville du Brésil. Située dans le sud-est du pays, elle est le principal centre financier, commercial et industriel de l'Amérique latine. C'est aussi la ville la plus peuplée du Brésil et d'Amérique latine avec près de 20 millions d’habitants !!

Notre arrivée dans ce mastodonte urbain se fait en souterrain puisque la ville est munie d’un métro, propre, sécurisé et desservant très bien les quartiers. Nous avions décidons de loger dans le cœur de la ville mais après quelques minutes de marche, nous changeons d’option et nous partons pour le quartier résidentiel de Madalena. Bon choix, puisque nous trouvons un hébergement en dortoir à un prix correct. Il faut préciser que le coût de la vie au Brésil est identique à l’Europe donc rien à voir avec notre budget initial pour le voyage. Les transports représentent 25% du salaire et le logement 40%. Autant dire que le brésilien moyen ne peut pas faire de folie.

Cependant, il y a les restaurants au kilo. C’est un buffet, on prend ce qu’on veut, on pèse l’assiette, et on paie au poids. Le concept est super !

São Paulo est un vrai dépaysement ultra-urbain. Les quelques tours de la Défense à Paris peuvent aller se cacher. Ici, le gratte-ciel domine ! La ville est un mélange de buildings modernes, de quelques bâtiments coloniaux et d’églises de tous âges. Nous déambulons le nez vers le ciel toute la journée et trouvons l’Edifício Martinelli, construit en 1929, qui fait parti des plus hauts immeubles de la ville. Des visites gratuites sont organisées pour accéder au toit de l’édifice (26ème étage) et ainsi admirer toute la jungle urbaine. Un peu à la surprise générale, nous trouvons cela joli ! Le mélange de hauts gratte-ciel assez désordonné a un charme inégalable.

Après cette pause panoramique, nous déambulons dans la rue 25 de Marzo qui offre un panel de tous les types de commerces (chaussures, vêtements, bijoux, restaurants, etc.). Cette rue débouche sur le marché couvert de Sao Paulo qui regroupe par activités les vendeurs d’épices, de fromages, de viande, de poissons et de fruits.

Le jour suivant, nous avons décidé d’aller au Teatro Municipal, car quitte à payer l’entrée pour la visite, autant voir plus que les moquettes rouges et les lustres en cristal. Pendant plus de 2h, nous écoutons et admirons. La première partie est un concerto pour clarinette de Mozart interprété par un soliste français à la clarinette, accompagné par l’orchestre de la ville. La seconde partie est consacrée à une symphonie de Tchaikovski. Bien qu’on ne puisse comparer, le spectacle est très bon et le ballet de Lima peut aller se rhabiller (pour ceux qui se souviennent).

Le dimanche, après 3 jours à São Paulo, nous partons pour Rio de Janeiro.

 

RIO DE JANEIRO

La ville rêvée d’Alix… Elle était impatiente d’y arriver !

Depuis São Paulo, un trajet de 7 heures en bus nous a amenés sur la côte de cette ville au nom si poétique. Débarqués au terminal terrestre, c’est beaucoup moins onirique… Les alentours sont moches, et apparemment on ne peut pas trop marcher à pied avec les sacs sans attirer des gens plutôt mal attentionnés. On appelle Olivier, le pote d’Alix, qui vit ici. Il nous donne son adresse et nous indique de le retrouver chez lui.

Il vit à l’entrée d’une favela (la favela Boca do Mato), dans la zone nord de Rio, au deuxième étage d’une petite maison. Il nous accueille avec Hugo, son pote brésilien d’une petite soixantaine d’années ; c’est un sacré numéro, et ils ont l’air de faire les 400 coups ensemble. Une bière fraîche nous souhaite la bienvenue, tout juste le temps de se mettre dans l’ambiance du reste de la soirée. Nous partons illico tous ensemble à Mangueira, une autre favela bien plus grosse, pour un samba/funk. Le funk brésilien n’est pas le funk que l’on connaît. Il s’agit d’un rythme de percussions sur fond de musique électronique, qui ne présente pas de grand intérêt musical, mais qui a le mérite d’entraîner des déhanchements et « remuage » de fesses endiablés. C’est au goût des yeux de ces messieurs, et les filles peuvent s’exprimer par leur corps de la manière la plus libérée qui soit.

Les paroles sont typiques des chansons de quartier (comme le rap un peu), et les sujets principaux des chansons sont tirés de la vie quotidienne : une fille dit à une autre fille de laisser son mec tranquille, sans quoi elle lui démontera la tête… C’est charmant en général !! Mais très vivant !

La soirée est super, malgré la pluie. Alix se fait même une copine, qui l’invite à son anniversaire le samedi suivant. Samba, chaleur, caïpirinhas et favela… Quel autre mélange magique peut mieux représenter le Brésil ?

Il faut dire qu’à Rio, à part les sambas et les plages, il n’y a pas grand-chose à faire.

Nous nous sommes quand même baladés dans le centre, mais qui n’a pas de grand intérêt. Un soir, nous sommes allés avec Olivier et Hugo dans un autre samba, dans l’école Beija Flor, qui a gagné le carnaval l’année précédente C’était bien, mais moins vivant que dans la favela ; beaucoup plus aseptisé dirons-nous. D’ailleurs, beaucoup de Brésiliens présents ce soir-là ne s’aventurent pas dans les favelas, encore moins pour des soirées samba. On était donc très contents qu’Olivier nous ait fait découvrir ça !

D’ailleurs il nous a très bien introduits à la culture brésilienne en général, puisqu’il l’adore et la connaît bien. Il nous a fait des feijoada. Normalement, il s’agit d’un plat de haricots noirs (les feijoas), mitonné avec de la viande, du petit salé et de la saucisse fumée, et de plein d’épices, accompagné de riz, que les Brésiliens mangent le weekend en famille et entre amis. Nous, on en a mangé presque tous les soirs.

On a également rencontré un pote français d’Olivier, Axel, qui tient un hôtel dans une autre favela sur la colline Santa Teresa. Il a d’ailleurs fait l’objet d’un reportage de Thalassa, dans lequel il était présenté comme le Français fou qui a ouvert un hôtel dans une favela de Rio. On a décidé de rester chez lui quelques jours, pour se rapprocher du centre et des plages, parce qu’Olivier habitait un peu loin de tout. On a donc déménagé chez Axel le jeudi.

Santa Teresa est un des quartiers cool de Rio, un peu le Montmartre local, investi par les artistes et bobos, les bars et restaurants. De chez Axel, on a une vue magnifique sur le Pain de sucre et la baie de Rio. Et puis sa favela est tranquille. On l’a traversée à pied plusieurs fois, en montant, en descendant, une fois même chargés de courses (dur dur la montée des centaines de marches !).

Chez lui, il y avait également Alain et Florence, deux lyonnais en vacances, et Nouria et sa fille Jahdde (qui venait s’installer au Brésil pour une année d’échange universitaire). On s’est tous très bien entendus, et on a fait pas mal de choses ensemble. Avec Alain et Florence on est montés au pain de sucre. Deux fois, puisque la première tentative avait été infructueuse. Il y a normalement deux façons de monter au Pain de sucre. Soit on monte en téléphérique depuis le bas, soit on monte à pied jusqu’au deuxième pallier du téléphérique, que l’on prend pour finir le trajet. Nous, on voulait faire le trajet à pied puis en téléphérique. Nous sommes donc montés pendant une petite heure dans la chaleur brésilienne, pour découvrir qu’on ne pouvait plus acheter de billets de téléphérique sur la moitié du tronçon, le temps des JMJ. Ha oui, parce qu’on était en pleines JMJ, donc tous les tarifs avaient augmenté, les rues étaient pleines de ces jeunes venus chercher la grâce du Pape.

Du coup, nous, on n’a pas pu atteindre le Pain de sucre ! Mais bon, nous ne nous sommes pas laissés abattre par cet échec puisque nous avons pris un bon apéro dans le quartier Urca en regardant le coucher de soleil sur la baie de Guanabara. Après l’effort, le réconfort !

Après cette première tentative ratée, on y est retournés le lendemain. Cette fois, on a pris le téléphérique du bas jusqu’en haut. Mission réussie ! Nous avons pu admirer les superbes vues de Rio, coté baie et coté océan. D’ailleurs, en redescendant, nous avons délicieusement plongé dans les eaux chaudes et lézardé sur la plage de Copacabana.

Copacabana et Ipanema, plages mythiques de Rio, sont de grandes étendues de sable banc en pleine ville, mais justement, en pleine ville. On est loin de la plage paradisiaque (pour nous), déserte avec des cocotiers. Ici, la plage est bordée de grands immeubles, derrière lesquels le soleil disparaît vers 15 heures (on est en hiver). Mais, c’est le paradis des Brésiliens, qui viennent à la plage non pas pour se baigner ou profiter de la nature, mais pour se montrer, mater, et draguer. Les filles changent de maillot de bain plusieurs fois, n’ont pas de serviette par terre mais un petit transat, sont maquillées, brushinguées, et ne risquent pas de mettre la tête sous l’eau. Les hommes sont musclés et huilés, et font leur petit footing pour montrer leur musculature en action, tout en repérant les objets les plus intéressants à chiner. Les filles portent toutes un string, et les maillots sont tous colorés. Alix a l’impression d’avoir un maillot de bain d’enterrement, noir avec une culotte. Elle décide de se chercher un string, pour mieux s’intégrer dans le paysage. C’est un véritable spectacle de les observer. Ils se prennent en photo, boivent de la bière, tchatchent, et tchatchent, et tchatchent… Les Brésiliens ADORENT parler.

On est allés encore à deux soirées samba. La première en ville, sur la place Mauà, a Roda do Samba da Pedro do Sal, le berceau du samba brésilien, était super. Une foule impressionnante en pleine rue, autour de quelques musiciens, qui chantent et reprennent en chœur absolument tous les airs. Un petit incident est arrivé à Alix, qui poussée par un touriste à la noix, a fini par traverser la glacière contenant les bières des musiciens. Mais à part ça, super soirée !

La deuxième a eu lieu à Santa Teresa, dans un lieu super : une vieille bâtisse, avec des jardins en escaliers, avec une foule de gens autour des musiciens. On a goûté là-bas au tapioca, et à un fromage grillé, en-cas favoris des Brésiliens.

Le dernier jour à Rio, le dimanche, on est allés voir un match de foot dans le célèbre stade du Maracanã, qui rouvrait justement ce weekend-là après plusieurs mois de travaux. Le match opposait le Fluminense de Fred, au Vasco de Gama de Juninho, anciens coéquipiers de l’Olympique Lyonnais. Alix était super contente de retrouver son Juninho chéri, mais embêtée parce qu’on était dans le virage de Fluminense. Au final, 3-1 pour Vasco de Gama, et une ambiance de fou tout au long du match. Le stade lui-même est beau, très lumineux. Encore une super soirée !

Le lundi signe la fin de notre séjour à Rio. Nous avons dit au revoir et pris un bus en direction du nord pour Ouro Preto.

 

OURO PRETO

Ouro Preto (« Or Noir ») est une belle ville coloniale très bien conservée, classée au Patrimoine mondial de l’humanité. Elle tire son nom des pépites que les bandeirantes découvrirent dans les environs du XVIIIe, incrustées dans leur gangue d’oxyde fer. Les façades des maisons sont peintes en blanc et la ville compte 13 églises baroques, pour la plupart construites par le sculpteur et architecte Manuel Francisco Lisboa. Nous avons d’ailleurs visité sa maison qui aujourd’hui est un commerce d’artisanat local.

La ville est riche en relief et son parcours à pied demande un peu d’effort, mais après tous ces mois d’expédition nous ne manquons pas de souffle et de mollets ! Nous débutons notre marche par la Capela do Padre Faria, puis par la Igreja de Santa Efigênia dos Preto, passons devant une autre église et débouchons, après une très grosse montée, sur la place du marché artisanal. Tous les objets sont faits en pierre. Le travail est fin, les couleurs belles, mais si nous achetons ces objets nous transporterons des cailloux en quelque sorte, alors que nos sacs sont déjà bien assez lourds. Nous optons tout de même pour 4 petits verres à shot. Ils serviront pour la cachaça que nous venons d’acheter.

Nous continuons notre balade encore quelques heures, puis retournons à l’auberge pour partir le lendemain sur la côte est du Brésil, où les plages de sable fin nous attendent.

 

ARRAIAL D'AJUDA / ITACARÉ

Ca y est, nous prenons la route des plages et entamons la remontée de la côte brésilienne jusqu’à Salvador de Bahia. Le trajet depuis Rio de Janeiro étant de 1726 km, soit une trentaine d’heures de bus, nous avons choisi de le faire en plusieurs fois.

La première étape est le village d’Arraial d’Ajuda, à côté de Porto Seguro. L’accès n’est pas facile : il faut prendre un petit bus depuis le terminal terrestre, puis un bac traversant la baie, puis un autre bus pour aller jusqu’au centre. La ville est une jolie petite station balnéaire, aux maisons multicolores, sans grands immeubles bétonnés. Comme on est en basse saison, il n’y a pas grand monde. Nous profitons le premier jour de deux transats et d’une bière bien fraîche. Le soleil tape fort, bien que l’on soit en hiver.

Le lendemain, nous écourtons notre séance bronzage en début d’après-midi car il pleut.

Nous reprenons la route le jour suivant, direction Itacaré, où nous arrivons après 8 heures de bus. Comme Arraial d’Ajuda, le village est charmant, et attire des surfeurs du monde entier à cause de ses vagues. Nous rencontrons deux Hollandais, et Erasmo, un Brésilien, qui nous emmène le lendemain à Praiainha, plage réputée comme étant l’une des plus belles du Brésil. Après 1h30 de marche dans la jungle, avec des points de vue magnifiques sur la côte, nous atteignons enfin ce petit paradis de cocotiers et sable blanc.

Le soir, nous nous rendons dans un bar siroter des caïpirinhas tout en observant une école de capoeira faire un démonstration. L’ambiance est super, et après quelques caïpirinhas, nous décidons d’aller grignoter une pizza. Les doses de cachaça ne sont pas les mêmes que celles pratiquées par les barmen français… Deux verres, et au lit !

Le lendemain, il pleut. Donc nous nous promenons rapidement dans le village.

Le jour d’après, nous reprenons le bus direction Salvador, sauf que celui que nous voulions prendre à 9h15 est complet, et le suivant est à 11h30. Nous optons finalement pour un bus à 9h30 qui nous emmènera à Itabuna, où nous changerons pour un autre jusqu’à Bom Despacho. C’est là que nous prendrons le bateau jusqu’à Salvador. Deux Norvégiens nous regardent faire nos petits micmacs. Ils n’ont pas été mis au courant de la deuxième option, et étaient partis pour attendre le bus de 11h30. Alix les aide à modifier leurs billets, en portugais s’il vous plaît !

Arrivés à Itabuna, nous sautons hors du bus les premiers, comme d’habitude. Johann aperçoit alors un bus qui part pour Bom Despacho : il siffle le chauffeur et lui demande de nous attendre. Il va ensuite chercher les Norvégiens, et nous embarquons tous les 4.

Arrivés à l’embarcadère, nous nous installons sur le ferry. Les Norvégiens nous offrent une bière pour nous remercier de les avoir aidés.

 

SALVADOR DA BAHIA

Débarqués à Salvador, nous partageons un taxi avec eux, jusqu’à la Praça da Sé, au centre de la vieille ville. On se sépare là.

Notre hôtel se trouve sur la place, au 7ème étage d’un immeuble, ce qui nous donne, depuis notre chambre et la terrasse, une vue imprenable sur la baie et la vieille ville.

Salvador da Bahia est le berceau de l’âme brésilienne, puisque c’est ici que les bateaux déchargeaient les esclaves africains, ensuite redistribués sur le continent. Le métissage des nationalités, des couleurs de peaux, des cultures, des musiques, est donc né là-bas. La vieille ville, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, est très bien restaurée. Les maisons portugaises des XVIIème et XVIIIème siècles sont bariolées, et des petits fanions multicolores flottent partout au-dessus de nos têtes. Après exploration des lieux, il s’avère que ce quartier est le seul, sur quelques rues, à présenter un intérêt historique et patrimonial. Dès que l’on s’éloigne, on voit rapidement que le reste de la ville est très pauvre et délabré. Nous profitons de la partie « musée » de la ville, flânons dans les rues, dans le marché d’artisanat, jusque dans un bar un peu miteux pour voir un match de foot. Santos, club brésilien, s’oppose à Barcelone. Résultat : 8-0 pour Barcelone. Loin des bars à touristes du quartier, on est au beau milieu de la pègre bahianaise, et on voit vite pourquoi la ville est réputée dangereuse, les esprits s’échauffant peu à peu au gré des verres de cachaça cul-sec.

On goûte les acarajé, spécialité locale faite de beignets à l’huile de palme, fourrés avec plusieurs types de purée collante à base d’on-ne-sait-trop-quoi. Alix n’a pas vraiment apprécié…

On voulait goûter aussi, on vous jure, la moqueca, délice de fruits de mer bouillis dans du lait de coco et de l’huile de palme (mmmhh…), mais on n’a pas eu vraiment l’occasion.

Le samedi, nous prenons notre premier avion depuis 8 mois, pour retourner à Rio et passer notre dernière nuit au Brésil, et à plus grande échelle sur le continent d’Amérique du Sud.

 

DERNIERE NUIT SUR LE CONTINENT

Après deux heures de vol, nous atterrissons donc à Rio. Olivier nous avait proposé de dormir chez lui, mais comme le lendemain notre avion partait tôt pour la République Dominicaine, nous avons opté pour un hôtel plus proche de l’aéroport. Après quelques hésitations (taxi, bus, taxi, bus ??) nous prenons finalement un bus qui nous amène dans une favela apparemment dangereuse. Un couple attend avec nous le deuxième bus, qui doit nous amener près de notre hôtel. Arrivés à son terminus, nous descendons, forcés, sans trop savoir où nous sommes. Nous demandons notre chemin à un chauffeur de taxi, qui nous indique la direction, tout en nous recommandant de ne pas traîner et de faire attention car c’est dangereux… Mais où sommes-nous ??

Après 15 minutes de marche entre des entrepôts abandonnés et sur le bord d’une sorte d’autoroute, nous apercevons l’enseigne du Motel Comodoro. Ouf ! L’entrée est un accès véhicule (bizarre…). Nous demandons à la réceptionniste s’il y a une chambre disponible pour la nuit. Elle nous demande combien de temps l’on souhaite rester : 6h, 12h, ou plus ? Comment ça, ben 12 heures, jusqu’au lendemain quoi ! Nous payons la chambre d’avance, ainsi qu’une caution qui nous sera rendue le lendemain (mais pourquoi ?).

Clés en main, nous nous dirigeons vers notre chambre. Nous ouvrons la porte, et Hoo !! Surprise ! Une chambre rose saumon avec un miroir au plafond… Alix demande « c’est quoi ça ? », en pointant une sorte de fauteuil en skaï en forme de vague. Johann propose à Alix une démonstration, mais à la vue des traces blanches sur l’objet en question, on a préféré le pousser dans un coin et ne plus y toucher…  « Mais c’est un hôtel à pute ???!!! ». En effet, la brochure permettant de commander à la réception toute une pléthore d’objets libidineux confirme l’impression. On comprend tout à coup mieux pourquoi l’hôtel s’appelait Motel, pourquoi il était situé sur le bord d’une route, pourquoi seul un accès en voiture (plus discret) est prévu, et pourquoi on paie à l’heure… Ha ben pour une dernière nuit sur le continent, on s’en souviendra !! Une histoire de plus…

Dimanche 4 août 2013, la fin de notre voyage se concrétise dans l’avion qui nous emmène en République Dominicaine, où nous passerons 10 jours de vacances à la plage avant de rentrer en France.

 

 

Au final, le Brésil a été encore un pays super. Les Brésiliens sont fiers d’être Brésiliens. Nous, on a rarement vu un pays avec tant de gens et d’endroits différents, avec un sentiment si fort et si commun d’appartenir au même pays. Etre brésilien, ça veut dire des tas de choses.

Entre l’Amazonie et les indiens à pagnes et sarbacanes à curare, les villes tertiaires du sud à population majoritairement blanche (comme São Paulo ou Belo Horizonte), entre Rio de Janeiro et ses Cariocas, cas unique en lui-même, et entre la côte nord très typée afro… Un vrai kaléidoscope de couleurs de peaux, modes de vie, richesses, gastronomies, musiques, danses, … .

Globalement, le Nord, chaud et indolent, plus pauvre, s’oppose nettement au Sud, plus frais, et à la vie de travailleurs frénétiques. Et au milieu, il y a Rio, la fête.

Le Brésil, c'est tout cela, et bien plus encore...