Nicaragua, gallo pinto et tortillas!

07/02/2013 17:01

Managua

Arrivés au Nicaragua, d’une manière plus simple que pour la frontière mexicaine, nous nous arrêtons dans la capitale Managua. Après une âpre recherche de l’âme de la ville, on peut affirmer qu’elle n’en a aucune. Aucun charme, des grandes avenues perpendiculaires un mélange de gigantisme américain avec des fastfoods aux grands carrefours, une chaleur écrasante qui rend impossible une balade dans les larges rues qui n’offrent de toute façon aucun intérêt. On profite du fait d’avoir une chambre pas chère avec internet pour planifier un peu plus notre étape suivante, le Costa Rica, dont tout le monde nous dit que c’est assez cher. Pas de place donc à l’improvisation. Nous passons une journée off à Managua pour s’occuper de ça. On visite tout de même le musée de l’histoire du Nicaragua, qui s’avère être aussi inintéressant que la ville. A force de musées ou visites, on finit par tout savoir sur les différents grains de mais cultivés en Amérique centrale, et sur la manière de cuire les tortillas à l’époque précolombienne… De là à appeler ça un musée de l’histoire du pays… Rien sur les révolutions, rien sur la population…

On découvre quand même des saveurs culinaires intéressantes: le gallo pinto, savoureux mélange de haricots rouges et de riz cuisinés, les pupusadas, tortilla épaisse, et les papas, pommes de terres en gratin frit. Impossible de ne pas faire une sieste dans un hamac après un déjeuner comme ça, surtout par 35°C!

 

Granada

Nous partons ensuite pour Granada, une ville qui s’annonce pleine de charme colonial. En effet, on arrive sur la place centrale, d’où se dégagent une tranquillité chaude et molle, et une masse de touristes au milieu du crottin de cheval… On se dirige vers l’hôtel que l’on souhaitait, mais il est plein. On pose les sacs et Johann dans un café, et je m’en vais arpenter les rues à la recherche d’un hôtel propre, pas cher et bien placé. Après presque 2 heures, je finis par trouver. Nous rencontrons un Américain sympa, Edward,60 ans, qui au milieu de sa vie a tout envoyé bouler pour quelque chose qu’il cherche encore…

Granada est une jolie ville, colorée et calme au bord du lac Nicaragua, que nous visitons en bateau le lendemain. Les multiples petites iles sont charmantes, on aperçoit même quelques singes qu’un vétérinaire a installés sur un îlot. Nous en partons tout de même, puisqu’elle est petite et trop pleine de touristes, avec l’idée d’aller sur l’île d’Ometepe pour escalader le volcan Madera.

 

Tree House

Finalement, on s’arrête sur la route au Tree House, un hôtel fait de cabanes dans les arbres. Plein d’Américains encore, impossible de parler espagnol, c’est un américain qui a construit de ses propres mains le complexe. Une douche (4 planches et un tuyau d’arrosage dans les bois), pas de toilettes (un trou dans la terre entouré quand même de 4 planches aussi), et quelques compagnons de chambre un peu bizarre… Ho oui, une tarentule !! Ho et tiens, un scorpion !! Bon, on est bien contents d’avoir une moustiquaire, et les bestioles ont l’air d’avoir plus peur que nous… De là, nous partons explorer un lac volcanique, niché dans une caldeira effondrée, la Laguna Apoyo, et le lendemain, nous partons gravir le sommet du volcan Mombacho. C’était super ! On a eu un guide rien que pour nous, qui nous parlait espagnol, et qui nous a baladés pendant près de 3h autour des cratères en nous racontant tout des plantes alentour, de sa vie, de la politique de son pays, de plein de choses intéressantes. Et le calme de la jungle humide nous reposait après les bruyants américains, bien que la pente fût parfois assez raide, et qu’on avait déjà marché plusieurs kilomètres pour arriver au pied du volcan. L’après-midi, nous avons fait de la tyrolienne dans les arbres, toujours sur les pentes du volcan. La vue était superbe, bien que les jambes commencent à se ramollir après le passage de la liane façon tarzan, et de deux fils terribles (un au niveau de la tête, et un au niveau des pieds : "tu te tiens en haut par les mains, et tu marches sur le fil du bas"…). Et puis le dernier truc : une fois que tu es dans un arbre, il faut en redescendre. Oui, mais il n’y a pas d’échelle bien sûr madame ! Ha ??? Il faut descendre en rappel… Ha oui, mais ça descend super vite. Je demande au type de me faire descendre lentement… Tu parles ! Un clin d’œil à celui du bas, et pfiou !!! En 2 secondes tu descends 15 mètres… Bon, okay, je suis debout mais un peu tremblotante, on décide quand même de redescendre à pied. Ben oui mais 800 mètres de dénivelé, c’est presque plus facile à monter qu’à descendre. On arrive en bas, j’ai l’impression que mes genoux se dérobent, et il faut encore marcher plusieurs kilomètres pour retourner au Tree House. On arrive un peu KO, mais bien contents de cette première journée un peu sportive depuis qu’on est partis.

Finalement, on décide de ne pas aller à Ometepe pour monter sur l’autre volcan, parce que c’est assez cher (il faut prendre le bateau qui est fort coûteux), que d’autres volcans nous attendent au Costa Rica, et que le Madera est le même (même faune, même flore, même volcanisme) que le Mombacho).

 

San Juan del Sur

Nous partons donc à San Juan del Sur, sur la côte pacifique. Une petite ville sans charme vraiment, mais bien placée. En plus on est logés chez Mama Sara, une maison familiale tenue par la mama, super sympa. Le lendemain nous allons faire du surf. Une grande première pour Johann, et pour moi un peu aussi parce que la dernière fois remonte à il y a 10 ans pile. Après 1 heure de bétaillère (je ne vois pas comment appeler autrement le camion qui nous emmenait) sur la piste chaotique et sous un soleil de plomb, nous finissons par arriver à a playa Hermosa. Nous nous installons sur la plage à 13h, pour environ 2h de cours théorique professé par le fameux Alfredo, un mélange brésilo-péruvien qui a surfé les vagues du monde entier, et les pentes enneigées de l’Argentine, pour finir, on ne sait pas trop ni comment ni pourquoi, à San Juan del Sur. On se jette enfin à l’eau, elle est froide. Et c’est parti pour les multiples tentatives de se mettre debout et de tenir en équilibre. On y arrive plutôt pas trop mal, ça dépend de la puissance des vagues. Après 2 heures de ce manège, on finit par remonter sur la plage au chaud pour se sécher, bien épuisés, mais heureux !

 

Départ pour le Costa Rica

Jeudi 7 février, nous quittons Mama Sara et San Juan del Sur pour le Costa Rica notre prochaine destination. Après 2 chicken bus (anicen bus de ramassage scolaire américain repeint de multiples couleurs, et surbondé), nous traversons la frontière à pied…..ah non pas tout de suite, il faut le tampon de sortie du Nicaragua donc demi-tour avec nos gros sacs. Poste frontière du Nicaragua, 1$ de taxe par personne + 1 $ pour le papier de sortie (inutile mais obligatoire). C’est bon, nous pouvons sortir ! Après un passage par le duty free où nous avons acheté vin, cigarette, et CHOCOLAT, nous nous re-dirigons vers le poste d’entrée du Costa Rica. Nous attendons sous le soleil de la fin de matinée (35 °C) avec une centaine de personnes. Délai d’attente = 45 minutes.

Enfin, notre tour arrive pour obtenir le laissez-passer de notre nouvelle destination :

« Hola. Passaporte ! Cuanto tiempo en Costa Rica ? A donde van ?.... y tienen el boleto para salir del païs ? »…. En d’autres termes : Avez-vous le billet pour sortir du pays après votre séjour ?

Et là, notre réponse : NON.

Aïe, mauvaise réponse !! Interdiction d’entrée sans preuve de sortie sous 90 jours. Suivent discussions avec le douanier (rien à faire !) puis entre nous (que faire ?). Au final, je sors du poste frontière, demande aux agences de bus un billet le moins cher pour retourner au Nicaragua comme preuve de sortie du pays. Le billet est à 25 $ par personne daté du 7 janvier qui correspond aussi à la date d’entrée au Costa Rica ! Je retrouve Alix, nous retournons voir le douanier, et à peine 30 secondes après, passeport estampillé, autorisation d’entrée. LA BLAGUE ! Enfin chère la blague !! Plus tard, nous essayerons de nous faire rembourser ce billet car nous ne l’utiliserons jamais….. à voir dans 15 jours.

Enfin, c’est  bon nous pouvons continuer notre trajet. Nous prenons le premier bus qui quitte la zone.

Les passages de frontière ne semblent pas être notre fort. A chaque fois, cela nous prend au minimum 3h00 !

 

Hasta la vista Nicaragua!!!