Pérou, le pays aux multiples facettes

16/05/2013 02:30

PASSAGE DE FRONTIERE A LA BALSA

Après notre nuit à Vilcabamba, dans une auberge modeste où nous avons rencontré des français, nous prenons le bus de 9h (qui passe à 10h) en direction de La Balsa pour franchir la frontière entre l’Equateur et le Pérou. Nous traversons des vallées magnifiques sur une route en construction, ce qui signifie beaucoup d’heures de bus (en tout presque 7h pour 150 km…). Arrivés au village de Zumba, nous prenons un taxi 4x4, très confortablement installés à l’arrière, pour effectuer les derniers kilomètres jusqu’au poste frontière. Une fois n’est pas coutume, la sortie du territoire est expresse. Pour dire la vérité, il est 17h30 et le douanier nous indique que nous sommes les premiers et certainement les derniers de la journée à franchir le pont séparant les deux pays. Autant dire qu’il est débordé par son travail cet homme !

L’entrée au Pérou est du même acabit, puisqu’en 5 minutes tout est réglé. Nous montons dans un taxi pour passer la nuit à San Ignacio avant de rejoindre la ville de Jaén le lendemain vers 12h00.

 

LA FORÊT AMAZONIENNE

Notre première étape au Pérou sera la forêt Amazonienne avec comme objectif la ville d’Iquitos (capitale de la Palombie, pays du Marsupilami). Nous attendons notre bus toute la journée à Jaèn, dans une ville inintéressante, et partons enfin vers 21h00 pour 10h00 de bus afin d’atteindre Tarapoto.

A notre arrivée à Tarapoto, nous prenons un moto-taxi, tous les deux sur la banquette arrière et les sacs sur la planche fixée entre les deux roues arrières. Au bout de quelques minutes, nous entendons un bruit de roulement suspect et d’un seul coup, un grand clac. Je me retourne, regarde mon sac et là, mauvaise surprise…la ceinture ventrale s’est enroulée autour de la roue et a cédé. Aïe, c’est fâcheux ! (non en réalité, c’était plutôt : « Putain de merde, fais chier, je suis dégouté !!! »). Nous arrivons à la station de taxi et continuons notre voyage avec 3h00 de trajet supplémentaire avant de rejoindre la ville portuaire de Yurimaguas. Et oui, le pays est très grand donc les heures de transport sont interminables !!!

Enfin à Yurimaguas, nous embarquons sur un moto-taxi (« Fais gaffe mec !! ») et le gars nous amène à l’agence de voyage de son oncle. Il nous présente les circuits possibles :

  • Iquitos, 2 jours aller / 3 jours retour en bateau,
  • Lagunas, 12 heures aller / 14 heures retour en bateau et 2 jours de pirogue avec un guide dans la réserve Pacaya-Samiria.

Au vu des prix et du temps dont nous disposons, nous choisissons de nous arrêter à Lagunas.

Le voyage se déroule tranquillement sur le bateau « Eduardo » « légèrement » rouillé. Nous installons les hamacs que nous avons achetés dans la ville sur le pont supérieur, avec les autres touristes et attendons le départ. Nous attendons longtemps, de 15h jusqu’à 21h, puisque le bateau sert également au ravitaillement en blé, maïs et autres denrées à la ville touristique d’Iquitos. Nous passons le temps en discutant avec les autres passagers, et surtout en observant le ballet impressionnant et incessant des hommes qui chargent le navire. Ils portent en trottinant des centaines de sacs de 80 kg… Bref, à la nuit tombée, nous quittons le quai et descendons le rio Maranon, affluent de l’Amazone.

On débarque à 8h00, et rencontrons notre guide, Reninjer, qui nous emmène chez lui pour le petit déjeuner. Nous rencontrons sa famille et sa demeure pour le moins simplette : des planches mal assemblées, un toit de tôle qui fuit, le sol en terre battue, et pour cuisine une table sur laquelle des braises surmontées d’une grille servent à cuire les aliments. Les toilettes aussi sont rudimentaires : installés dans le jardin, 3 murs, et un rideau abritent un trou… Pas question de trouver une douche ou l’eau courante bien sûr, tant pis, on se lavera une autre fois.

Sur les coups de 10h, le matériel et les aliments sont prêts pour 2 jours de pirogue en pleine jungle. Nous avons nos super bottes, nos ponchos pour le cas où la pluie se pointerait, et nous voilà partis ! Nous sommes tranquillement installés et nous nous laissons voguer à la découverte des rivages, des oiseaux, des paresseux, des dauphins gris, et surtout, des dauphins roses. Le trajet est long, tranquille, et nous sommes presque les seuls à naviguer sur les eaux boueuses et noires.

La nuit se passe sur une plate-forme en bois construite sur pilotis en pleine jungle amazonienne. Alix demande à notre guide, qui n’est pas des plus bavards, quelques récits d’aventures. Alors, dans le noir total, au milieu de la végétation dense, seuls parmi les animaux sauvages et féroces, les histoires s’enchainent : attaques de jaguars, d’anacondas, de serpents venimeux, et autres bestioles sympathiques. En quelques minutes, avec les bruits nous encerclant, la pression est montée d’un cran ! Allez au lit !! Le guide nous explique qu’il fera beau demain, puisque le ciel est entièrement dégagé. C’est vrai que l’on peut compter les étoiles par milliers.

A notre réveil, pas de mygales, jaguars ou autres dangers, mais un rideau de pluie... Ne plus jamais écouter les prévisions météo d’un péruvien… Nous remontons sur notre pirogue et continuons notre parcours sous un déluge pendant plus de 2 heures. La pluie s’arrête au moment où nous quittons le large fleuve pour nous enfoncer dans la végétation, dans des sortes de marais qui ressemblent à des bayous. Le moteur est éteint, on avance à la pagaie. Et c’est parti pour 3 heures de rame ! On est un peu déçus, on n’aperçoit qu’un seul singe, aucun piranha ni anaconda. Quand je pense qu’à Yurimaguas ils nous avaient vendu le tour en nous disant qu’on pourrait pêcher des piranhas… Après avoir demandé au guide, il s’avère que ce n’est pas du tout la saison puisque la saison des pluies s’achevant, les eaux sont trop hautes. Les piranhas et anacondas préfèrent les flaques formées par les eaux lorsqu’elles montent ou descendent… Ca sent l’arnaque, on n’est pas très contents. Décidément, le Pérou ne commence pas très bien entre le sac à dos de Johann cassé, et 2 ou 3 péruviens qui nous ont menti. Ca change des équatoriens. Puis ce guide qui ne parle pas, on se demande comment il a pu être certifié pour ce métier.

En fin de journée nous regagnons Lagunas avec l’envie de retourner à Yurimaguas. Le guide nous avait dit la veille qu’on arriverait à temps pour le bateau. Oui sauf que le dimanche, aucun bateau ne circule. Nous sommes donc coincés ! Et encore une fois on nous a raconté n’importe quoi…Nous passons la nuit chez notre guide après avoir mangé des œufs frits avec du riz (comme depuis 3 jours) et regardé un superbe film des Power Rangers, en espagnol bien sûr. Plus kitsch, tu meurs.

Lundi matin, départ du bateau prévu à 8h précise, en réalité il était 10h30. Normal ! Arrivée programmée à 21h, en réalité il était 1h30 du matin, et pas question de quitter le bateau à cette heure là. Re-normal !! Nous passons donc une nuit mémorable dans nos hamacs à côté d’un péruvien qui tient son transistor contre son oreille, le volume à fond. Enfin à 7h00, nous rejoignons l’hôtel où nous avions laissé les sacs où, après 5 jours sans douche, nous espérions fortement nous laver. Malheureusement, ce matin, il n’y a pas d’eau !!

Tant pis, nous profitons de la vue du rio depuis l’hôtel avec Benoit, un Belge, et Marie, sa copine française. Nous discutons toute la matinée et ô miracle, lorsque je parle à Benoit du sac cassé de Johann, il me dit qu’il a du fil et une aiguille tranchante de cordonnier avec lui. Johann peut donc nous montrer ses talents de couturiers et réparer son sac.

Cette rencontre nous a fait du bien au moral et nous a remis sur une route meilleure car l’entrée au Pérou était bizarre et chaotique, comme avec un décalage sur le bon tempo.

Nous repartons sales, l’odeur de la jungle imprégnée sur nous, mais avec le sourire, vers la ville de Chachapoyas et la citadelle de Kuélap.

 

CHACHAPOYAS

En partant de Yurimaguas, nous nous sommes arrêtés à Tarapoto pour passer une nuit et prendre 3 ou 4 douches. Ah, ça fait du bien de se sentir propre !

Arrivés à Chachapoyas, ville des Andes au nord du Pérou, après une journée de voyage, nous posons nos sacs à l‘hôtel Backpackers. Très bon choix car ce-dernier est très propre, l’eau est chaude et les gens sont très sympathiques. Par le plus grand des hasards, nous y rencontrons Joris, un breton croisé dans un bus au Nicaragua, qui fait un bout de route avec deux françaises que nous avons rencontré à Vilcabamba en Equateur. Le monde est petit !

La ville est calme, peu touristique et très agréable. Ca change des villes de l’Amazonie, sales, polluées, bruyantes, sans aucun schéma urbain ni intérêt architectural. Alix s’achète de la laine et des aiguilles pour tricoter car les trajets en bus sont vraiment, vraiment très longs... Les gens paraissent beaucoup plus sympas qu’en Amazonie. Après discussion avec un péruvien, on apprend que les Péruviens de la jungle sont beaucoup moins sympas que ceux des Andes, plus ouverts, plus souriants et plus agréables. On est d’accord.

Nous partons le lendemain visiter la citadelle de Kuélap avec ses énormes fortifications, ses maisons circulaires, ses temples. Comme d’habitude, l’histoire est très vague car il n’y pas d’écrits de cette civilisation pré-Inca, mais le site et surtout la vue sont magnifiques. Les formations géologiques et géomorphologiques ravissent nos yeux d’amateurs de cailloux. Les montagnes sont reposantes.

Après une journée tranquille à nous reposer, nous partons pour Caraz dans la Cordillère Blanche. Durée du trajet, en tout : 27h de bus avec une nuit passée à Chiclayo pour souffler un peu et se dégourdir les jambes.

 

CORDILLERE BLANCHE

Le point de départ de ce récit est la ville de Chiclayo sur la côte Pacifique, d’où nous partons pour la ville de Caraz par le canyon del Pato.

La route, ou plutôt le chemin, est spectaculaire. En dessous, un vide de 300 mètres et au-dessus des falaises de plus de 1 000 mètres ! Les couleurs sont splendides avec un panel de verts (forêts, herbages), de blancs des roches calcaires, de roses des roches granitiques, et du bleu cyan de la rivière au bleu profond du ciel. Le chauffeur du bus nous mène à toute berzingue sur cette route à flanc de falaise, en passant dans des tunnels sans phares et en effectuant des marches arrière en pleines montées pour prendre les virages. Nous sommes quand même arrivés sains et saufs à notre destination, on ne sait pas trop comment.

Dans la petite ville de Caraz, nous trouvons la seule agence de tourisme pour faire le trek de la « Ruta Santa Cruz » : 4 jours de marche, 42 km, avec un passage du col de Punta Union à 4 750 mètres d’altitude. Des montagnes verdoyantes aux solitudes enneigées, peuplées seulement de quelques vaches. Pas d’asphalte, pas de voitures, pas de bruit et surtout plus de musique pourrie à fond. Au vu de l’itinéraire et des explications, nous choisissons de partir tous seuls avec nos gros sacs contenant la tente, les tapis de sols, le réchaud, les ustensiles de cuisines, les duvets, les affaires de rechange et forcément la nourriture. C’est possible parce que ce n’est a priori pas dangereux, qu’il y a des aires de campement qui jalonnent le parcours, et que l’eau est facilement accessible puisqu’elle descend des glaciers dans les vallées que nous allons emprunter. Nous avons des pastilles pour purifier l’eau, donc c’est parfait. Nous louons le matériel de camping et partons au marché pour faire nos petites emplettes alimentaires. Après remplissage, le sac de Johann pèse plus de 15 kg et celui d’Alix environ 12 kg. C’est encore une bonne idée qu’on a eue….

Depuis Caraz, nous prenons un taxi très collectif puisqu’au maximum, nous sommes 11 personnes dans une voiture de type 306 break : 3 devant, 5 derrière (dont nous 2) avec une petite fille sur les genoux, et 3 dans le coffre avec nos sacs et une roue de secours. Après 30 minutes de trajet, nous passons au nombre plus raisonnable de 7 personnes sur une route sans asphalte. Tout d’un coup la voiture zigzag un peu (sur une route à cailloux à flanc de montagne sur un vide de plusieurs centaines de mètres…). La roue arrière est crevée. Forcément, à force de rouler à 40 ou 50 km/h là où nous roulerions à peine à 10… Le chauffeur réalise alors un changement de pneu digne de la formule 1. En moins d’une minute, tout est terminé. Le pneu de remplacement est lui aussi taillé pour la course sur piste puisqu’il est entièrement lisse. A y regarder de plus près, il a une hernie et un gros trou laisse apparaitre la trame du pneu. Pas très rassurant !! On repart donc…pour s’arrêter de nouveau. Cette fois-ci, le problème est à l’avant et ça fume beaucoup sous le capot. Plus de liquide de refroidissement. Heureusement qu’une rivière coule à proximité de la route. Le chauffeur asperge le moteur, remplit le réservoir d’eau, moteur toujours allumé ! Nous arrivons enfin à Cashapampa, point de départ du trek.

La ville est à 2 800 mètres d’altitude, il est 10h et sous un soleil de plomb, nous nous élançons pour 6h00 de marche sur 9 km avec un dénivelé positif de 900 mètres. Les jours qui viennent s’annoncent difficiles…Durant la dernière heure, nos sacs deviennent très lourds et nous courbons l’échine pour finir cette première journée. Nous montons la tente dans une aire dédiée, partagée avec les ânes. Nous sommes entièrement seuls hormis les bovins et équidés. Un plat de pâtes et nous nous couchons à 18h00, bien emmitouflés dans nos duvets puisque la température extérieure approche 0°C. Après un sommeil entrecoupé par la fraîcheur de la nuit, le petit déjeuner de 7h00 nous réchauffe.

Nous levons le camp et partons pour notre deuxième journée de marche de 6h sur 14 km avec un dénivelé positif de 550 mètres. Nous longeons une lagune, puis traversons un désert, puis une rivière, puis des herbages. Sur notre gauche se dresse l'Alpamayo à 5 947 mètres d'altitude, bien connu des alpinistes pour son ascension périlleuse de la face nord-ouest. Sur le chemin, nous croisons quelques marcheurs qui réalisent le trek avec mules et mulatiers, mais qui sont à contre-courant de nous. Des rigolos ! Nous passons notre deuxième nuit à 4 250 mètres d’altitude au pied de la montagne Rinrijirca qui culmine à 5 810 mètres. La vue est superbe, et l’effort monstrueux fourni pour y parvenir en valait quand même la peine (parce qu’à un moment, Alix n’en était plus très sûre…). Les glaciers qui nous entourent sont superbes, et la lumière du soleil couchant les rend encore plus beaux. Nous n’attendons pas la nuit cette fois-ci pour nous installer dans la tente, sinon, il fait trop froid. Une vache, curieuse, vient renifler notre tente, puis décide tout d’un coup de faire pipi dessus. Ca commence bien ! En plus, on ne peut pas la faire courir puisqu’on est entortillés dans nos pulls, sacs de couchage, gants, bonnets et tout comme des saucissons dans un filet. Bref, elle finit par partir.

Le lendemain matin, nous petit-déjeunons rapidement pour partir le plus tôt possible, puisque la journée s’annonce longue, environ 8 ou 9 heures de marche pour rejoindre le dernier campement. Les affaires bien rangées, nous repartons pour monter jusqu’au col de Punta Union, qui nous permettra de passer de l’autre côté de la vallée. Il se trouve à 4 750 mètres d’altitude, et les 500 mètres de dénivelé qui nous en séparent sont très éprouvants, surtout à cette altitude. Les sacs sont heureusement un peu moins lourds puisque nous avons déjà mangé la moitié de nos vivres. Après 3h30 d’une montée effrayante (des carcasses d’ânes et de vaches se décomposaient un peu partout), nous parvenons enfin à ce Mont-Blanc, ou presque. Encore une fois, ça en valait la peine, parce que c’est franchement magnifique. Nous sommes au niveau des glaciers et surplombons les deux vallées, les lacs glaciaires d’un bleu assez irréel.

Le col est étroit, le passage fait à peine 3 mètres de large. Nous croisons là-haut un guide, ses mules et ses ânes de touristes. Il paraît surpris de nous voir dans le sens contraire. Il nous explique en gros qu’on est idiots de faire le trek dans ce sens, parce que c’est le plus difficile étant donné que ça ne fait que monter pendant 3 jours et demi, et que ça descend pendant seulement une-demie journée, alors que dans l’autre sens c’est l’inverse. En plus, on n’a pas d’autres mules que nous-mêmes pour porter les sacs. J’en étais sûre que le mec de l’agence nous avait raconté n’importe quoi… Pour Johann, pas de problème, notre exploit n’en sera que plus grand ! Mouais….Admettons.

Nous amorçons une descente expresse, 500 m de dénivelé négatif en 30 minutes, continuons à marcher pendant des heures et des heures et des heures, et nous arrivons en fin de journée au dernier campement. Comme pour les précédents, nous sommes entièrement seuls. Un groupe de chevaux sauvages arrive en galopant, crinière au vent, du fond de la vallée, le long de la rivière, dans la lumière chaude du soleil descendant. Alix ne peut être plus ravie. La tente montée, on prépare à manger. Ce soir ce sera du riz pour changer des pâtes. On se couche épuisés, et il nous reste encore quelques kilomètres à faire le lendemain pour rejoindre Vaqueira, fin du trek pour nous, point de départ pour tous les autres. Selon les différents points de vue qu’on a bien voulu nous donner, Vaqueira se trouve à :

  • 1 heure de marche
  • 1 heure de marche difficile en montée sous le soleil
  • Plusieurs heures de marche dont 1 heure de marche difficile en montée sous le soleil

On verra donc par nous-mêmes puisque comme d’habitude, les informations ne sont jamais les mêmes selon les informateurs.

Il s’avère que le dernier était le plus juste, même si c’était 1 heure de marche facile et 2h30 de marche difficile en montée sous le soleil. Bref. On a fini par arriver à Vaqueira, morts de chez morts. Pour se remettre, on se prépare du pop-corn sur notre petit réchaud. Mmmmmhh, avec un coca bien frais, ça fait du bien !

Un bus arrive et dépose une cohue de touristes tous frais pimpants. Le chauffeur vient nous voir et nous propose de nous redescendre à Yungay où nous pourrons reprendre un bus pour Caraz. Nous acceptons, et retrouvons ces chères voix péruviennes à fond dans la radio, qui n’ont rien de mélodieux. On dirait un chat qui miaule de peur sur un fond d’accordéon et de flûtes de pan. La route est encore une fois bien dangereuse, et les virages en épingle à cheveux ne se comptent plus. Ca n’a pas l’air d’effrayer le chauffeur qui est à fond dans les chansons, tapant le rythme sur son volant, tout en doublant des camions dans les virages et nuages de poussière, en évitant les trous, et surtout le précipice.

On profite du trajet pour se refaire le trek.

Pour résumer les journées : marche, marche, marche, marche, marche, monte la tente, mange et dors ! Petit détail, en journée il fait 25°C et la nuit presque 0°C. On est au final bien contents (oui oui, on se lance des fleurs), parce qu’on a bien marché, en faisant le circuit le plus difficile et tous seuls avec tout notre bardas. Comme les vrais sportifs, c’est notre mental qui nous a fait avancer, parce que franchement, c’était difficile. « On souffre mais c’est maaaagnifique ! » comme dirait Johann. En tout cas, ça en valait vraiment la peine, parce que nous avons parcouru un paysage d’une beauté qui n’a d’égal que la hauteur de ses sommets, tous culminant à près de 6000 mètres.

A peine revenus à Caraz, nous avons rendu le matériel et pris le bus pour la capitale, Lima. Durée prévue du séjour : 2 jours dont une journée de repos, car oui, les mollets tirent !!

 

LIMA

L’arrivée à Lima s’est faite à 4h30 du matin, dans un terminal de bus glacial. Nous y avons attendu que le jour se lève, puis nous avons pris un taxi pour aller jusqu’à un hôtel. Le chauffeur devait avoir un problème de personnalité et se prendre pour un champion de Formule 1, parce que c’est à au moins 100 à l’heure qu’on a fait notre entrée dans le centre de Lima. Il a pris la place du Palais de justice pour le circuit de Monaco, et les pneus ont crissé dans les virages. Heureusement qu’à 6 heures de matin, il n’y a pas grand monde sur les routes. On est descendus avec bonheur de son baquet, puis on a profité largement de la douche de notre chambre, puisqu’entre le trek et le bus, on n’avait encore une fois pas pu se doucher. Le Pérou s’annonce économique en savonnette jusque-là !!!

Les deux jours suivants on s’est baladés dans Lima, dans le centre historique. On n’est pas allés jusqu’à Miraflores, le quartier des étrangers, chic et cher. On a flâné sans se presser, en profitant d’un Pisco sour, la boisson typique péruvienne, au Grand Hôtel Bolivar, on a cherché tranquillement les cordes de Charango,, bref, on a fait les badauds. Et ça nous a fait du bien.

La ville de Lima ne présente pas trop d’intérêt, hormis le spectacle de la vie des péruviens qui est vraiment intéressant à suivre. En parlant de spectacle, on est allés un soir voir un ballet, Don Quichotte. En vidant nos poches puisque ce n’était pas prévu, on a pu s’acheter 2 places. Alix était trop contente. Mais on a vite été déçus : le ballet de Lima, ce n’est pas les ballets russes, loin de là… Les danseurs n’étaient même pas synchronisés, il y a une ballerine qui devait confondre les entrechats avec le plantage de choux. Seule la première ballerine semblait avoir pris des cours de danses classique. Son partenaire n’était pas assez musclé et ne pouvait tenir plus d’une demi-seconde pour les portés… Bref, c’était quand même sympa, bien qu’on ait eu l’impression d’être au spectacle de fin d’année de l’école de danse du quartier. Au moins l’orchestre jouait bien.

Nous avons finalement quitté Lima et ses raffinements artistiques pour Cuzco. Le trajet s’annonçait long : 22 heures de bus en perspective. Départ à 13h, arrivée prévue le lendemain à 11h.

 

CUZCO

Finalement ce sera plus de 24 heures, puisque le bus nous a lâchés dans un virage à 8 heures du matin, soit 3 heures avant notre arrivée prévue. « La caja de cambio se murio » : la boite de vitesse est morte. En effet, ça sentait le cramé. On a attendu dehors sur le bord de la route que d’autres bus passent pour nous emmener jusqu’à destination. Une heure après ce fut chose faite, et on nous a fait embarquer dans la cabine du chauffeur, à l’avant. Très bien, au moins si on a un accident, on sera aplatis comme des crêpes directement. Parce qu’il faut savoir qu’ici, ce sont de vrais fous du volant, la main en permanence sur le klaxon. Pas de signalisation (sauf en villes, quelques feux rouges), pas de code de la route, pas de priorité, et surtout, pas de priorité des piétons. Donc tout le monde fonce. Et se rentre parfois dedans. Les pièces les plus importantes sur une voiture péruvienne, ce n’est pas la clim, ou la ceinture (qui n’est de toute façon pas utilisée), mais c’est la radio et les freins. La voiture la plus pourrie a un système Hi-fi digne d’une boite de nuit, et des freins redoutables. Bref, donc nous voilà à l’avant, avec le chauffeur qui drague l’hôtesse de bord. Sympa, il nous donne un petit-déjeuner (on est dans un bus 3 étoiles), la fin du trajet ne s’annonce pas si mal.

On arrive un peu après 13 heures à Cuzco. A la sortie du terminal de bus, un homme nous donne la carte d’un hôtel qui a l’air pas mal. Finalement, on ira chez la voisine, la chambre du premier étant glaciale. Ha oui, autre chose à savoir, c’est que depuis qu’on crapahute à des altitudes supérieures à 2 000 mètres, le soir, il fait très frais, voir vraiment froid. Et qu’ici, il n’y a pas de chauffage. Donc si l’air d’une chambre est glacé à 14 heures, il est facile de s’imaginer finir en glaçon à minuit. Nous posons donc nos affaires à l’hospedaje Emmanuel, et nous partons nous renseigner pour les treks jusqu’au Machu Picchu. A la carte de l’agence : 1 jour de VTT, 3 jours de marche jusqu’au Machu Picchu, avec un petit groupe multiculturel.

Nous passons le lendemain à nous balader dans la ville. Elle est très jolie, tout du moins le centre historique, mais surpeuplée de touristes. Les prix sont 3 à 4 fois plus élevés que jusqu’à présent. Ca vaut quand même le coup, on a l’impression d’être dans un autre Pérou.

Le lendemain, nous avons rendez-vous à 7h30 pour le départ en 4x4. Nous faisons la connaissance de nos compagnons de route des 4 prochains jours. Il y a Adrien et Ronan, deux jeunes français, Jean-Baptiste le Français et Victor son beau-frère péruvien, Leandro et Ulises, deux beaux-frères argentins, et Ramiro, un américain d’origine mexicaine. Tout le monde parle espagnol, c’est parfait ! Après 2 ou 3 heures de voiture, on arrive au point de départ du VTT. On nous équipe, nous donne un vélo et c’est parti pour 2 000 mètres de descente. Sauf que pour Alix ce sera au ralenti parce qu’on lui a bien sûr donné un vélo pourri. Le guide échange avec elle. Le vélo avance mieux, mais la chaîne saute souvent. Il se met à pleuvoir, on doit traverser des rivières, si bien qu’au bout de peu de temps on est trempés comme des souches !! Après 2 heures de vélo, on rejoint la voiture qui doit nous amener jusqu’au premier hôtel, à Santa Marta. Quelques-uns d’entre nous partent faire du rafting. Nous pendant ce temps on joue au billard (sur un billard penché… pratique… ces péruviens alors !...), et aux fléchettes. Après le repas du soir, on part tous boire un verre dans un bar sympa, tout en regardant un match de foot argentin, que Leandro et Uli suivent avec passion. On goûte pour la première fois à la bière de blé, qui s’avère être très bonne, beaucoup plus douce que les autres.

Le lendemain, lever 6h, départ 7h pour une bonne journée de marche. En effet, on rejoint après 2 heures une partie de l’ancien chemin inca qui reliait Machu Picchu à Vilcabamba a priori. Les « charquis », ces messagers incas de l’extrême, portaient les nouvelles d’un point à l‘autre de l’empire, en courant le long des routes de montagnes étroites de moins d’un mètre, à des centaines de mètres d’altitude. C’étaient les marathoniens du Pérou. Ils parcouraient ainsi 3 à 5 km avant de passer le relais au suivant. Nous on ne l’a pas fait en courant, loin de là, parce que ça grimpait quand même assez fort.

On est arrivés à Santa Teresa peu avant la tombée de la nuit. On aura fait 21 km de marche dans la journée, quand même ! A Santa Teresa, ils préparaient la fête de la Croix sainte, qu’ils fêtent le 3 mai, mais aussi toute la semaine autour on dirait. Sur la place du village, ils avaient donc installé des feux d’artifices, très primaires (des feux accrochés sur des installations en bambou), et des danseurs habillés de costumes très colorés, et masqués, attendaient que les festivités commencent. Ces danseurs étaient guidés par le diable, et représentaient la douleur de la croix, la passion du Christ. Aussi étaient-ils munis de fouets, dont ils se sont servis à notre plus grande stupéfaction les uns sur les autres. Après plus d’une demi-heure à se flageller ainsi, en faisant réellement claquer les fouets, ils ont fait partir les feux d’artifice, au beau milieu de la foule, y compris les enfants. Les bambous enflammés retombaient sur les spectateurs. On se demande comment il n’y a pas eu de blessés… C’était super de tomber par hasard comme ça sur une coutume locale.

Le lendemain matin, on est partis à 8h pour une autre journée de marche. Sous un soleil de plomb l’après-midi, nous avons suivi le lit d’une rivière. Le paysage semblait désertique. On aurait dit un groupe de naufragés qui marchait pour sa survie, c’était assez irréel. A un moment donné, on a dû grimper sur une colline pour prendre le moyen de transport qui nous amènerait de l’autre côté de la rivière. Les ponts ne tiennent pas en période de crue, donc la population locale a imaginé un genre de tyrolienne perché à une soixantaine de mètres au-dessus du vide. C’est un petit baquet en bois, suspendu au câble, tiré à la force des bras du passeur, qui fait transiter 2 par 2 les voyageurs. Quand Alix a vu ça ; elle s’est dit : « Pas question que je monte là-dedans », mais pas le choix. Donc tout le monde a fini par traverser, sain et sauf bien sûr.

Après encore un peu de marche, nous sommes arrivés à des sources naturelles d’eau chaude, bien aménagées. On a donc mis les maillots, et on a barboté dans l’eau volcanique à plus de 30°C. On est restés là 1h30 avant de remarcher 1h pour arriver à Aguas Calientes, le point de départ de l’ascension du Machu Picchu proprement dit. La petite ville est très touristique, mais très mignonne. On dirait une station de ski bien aménagée, avec de petites rues pavées bordées de bâtiments de type chalets. Le marché offre des denrées à un coût moins élevé que les autres magasins, nous y avons donc fait quelques emplettes. Un marché artisanal propose aussi pléthore de bonnets péruviens, ponchos, pulls en alpaca… Nous nous sommes couchés assez tôt puisque le réveil était prévu à 3h30 le lendemain matin. Nous avons tout de même eu le temps d’assister à quelques festivités de la Croix sainte, et même d’y participer pour Johann. Au moment où les danseurs se flagellaient (comme à Santa Teresa), un danseur est venu chercher Leandro et Johann pour venir fouetter les autres. Ce qu’ils ont fait avec apparemment beaucoup de plaisir !! Un peu moins quand les danseurs leur ont proposé de se fouetter l’un l’autre, ce qu’ils ont refusé, bien sûr… Pas fous quand même !!

Le lendemain donc, petit déjeuner express à 4h du matin, avant de marcher jusqu’aux portes en bas du Machu Picchu, où nous sommes arrivés à 5h. Entre 5 et 6h, qu’avons-nous fait ? Hé bien on a monté les 2 000 marches qui mènent à la cité sacrée. Nous y sommes donc parvenus juste avant le lever du soleil dont nous avons pu profiter sans trop de touristes, puisque la majorité de ceux-là arrivent en bus, et pas avant 9h. Le guide a pu nous montrer ainsi tranquillement le temple du soleil, le temple du condor, et bien d’autres encore. Nous nous sommes ensuite réchauffés par les rayons du soleil dans l’herbe pendant quelques heures. Puis nous avons décidé de regrimper encore un peu le long du chemin Inca, afin d’avoir une autre perspective sur le site. Après cela, nous sommes redescendus, toujours par les 2 000 marches, mais cette fois en à peine 40 minutes. Puis nous avons attendu tout l’après-midi à Aguas Calientes le train du soir (21h30), qui nous emmènerait à Ollantaytambo où nous attendait un van pour nous ramener à Cuzco. Nous sommes donc arrivés là-bas à 1h du matin, mais nous avions réservé notre chambre dans l’hôtel.

Le lendemain nous avons squatté le Paddy’Pub pour profiter des matchs de foot, et d’un super petit-déjeuner à l’anglaise : œufs brouillés, saucisse, genre de croque-monsieur… avant de prendre le bus de nuit pour Arequipa.

 

AREQUIPA

Nous sommes arrivés sans problème dans la ville blanche, à 6h du matin encore. Nous avons trouvé un hôtel, posé les sacs, et pris 2 jours de repos intensif, parce que les 2 treks enchaînés nous ont quand même bien affaibli les jambes.

La ville est jolie et agréable, et on la surnomme la ville blanche pour plusieurs raisons. La première veut que son surnom vienne de la couleur blanche des pierres volcaniques constituées essentiellement de silice. La deuxième lui attribue ce surnom parce que lorsque Pizarro a fait construire la ville, seuls les blancs étaient admis dans le centre. La troisième raison vient de la couleur blanche des neiges éternelles qui coiffent les volcans environnant la ville. Plein de raisons plus ou moins poétiques, mais personne ne saurait dire si l’une version est plus authentique que les autres. Peu importe, la ville est donc jolie, et propre, et ce jusqu’à son marché. Comme à Cuzco, on ne se croirait pas au Pérou, pays plutôt sale en général. Le marché couvert est en effet très agréable et organisé : il y a différentes sections (porc, olives, fruits, tissus, pain, jus de fruits, produits laitiers, confitures...), les allées sont propres, et les commerçants souriants. On s’y est approvisionné tout au long de notre séjour.

On est restés 3 jours comme ça, à profiter de la ville. Ensuite, nous avons laissé les gros sacs à dos à l’hôtel, pris 150 soles avec nous (soit 50€ environ, ça a son importance), et nous avons pris le bus pour Cabanaconde, dans la région du canyon del Colca, réputé pour sa profondeur (3 400 mètres, soit le deuxième canyon le plus profond du monde après son voisin, le canyon Cotahuasi). On voulait seulement aller à un point de vue sur la route qui longe le canyon, et qui s’appelle la Cruz del Condor, parce qu’à cet endroit, entre 7h et 9h du matin, on peut voir les condors se dorer au soleil et jouer dans les courants ascendants.

En route nous avons dû nous arrêter à Chivay, un village à mi-chemin, pour prendre un collectivo afin de finir la route. Parce qu’à la station de bus le matin, on nous avait dit qu’on pouvait faire ça, que des collectivos partaient pour 5 soles de Chivay à Cabanaconde. Une fois sur place, on s’est rendu compte qu’il n’y avait pas de collectivo qui faisait la route, et que les seuls qui la faisaient étaient des taxis à 150 soles. Encore une fois, merci les péruviens pour les informations !!! Ce n’est jamais bon ! Nous avons fait un petit tour dans cette ville en attendant le bus de 17h30. La ville est assez agréable, calme et propre. Alors que nous faisions la queue pour monter dans le bus, un garde est venu nous voir pour savoir si nous avions nos « billets touristiques ». Heu… Non ?! Qu’est-ce que c’est que ça ? Apparemment, un billet obligatoire pour les touristes qui se rendent dans le canyon. Une taxe de 70 soles par personne. Ha oui mais non, on n’a que 150 soles à 2, donc avec le billet, la nuit à Cabanaconde et le retour en bus, on n’a pas assez d’argent. On a donc expliqué au garde que ce n’était pas possible. Il nous a dit que c’était obligatoire. Super, on s’est vus retourner à Arequipa sans avoir vu la Cruz del Condor. Finalement, on lui a dit qu’on paierait le billet à Cabanaconde où on pourrait retirer de l’argent (Alix avait sa carte bleue).

Nous avons fini par arriver à Cabanaconde vers 20h, après un trajet ponctué de coups de frein brutaux sur une piste par endroit non carrossable. Nous avons tracé vers un hôtel recommandé par celui d’Arequipa, très sympa, tenu par deux frères. Ils nous ont expliqué qu’il n’y avait pas de distributeur à Cabanaconde, et que les gardes faisaient des contrôles auprès des touristes le matin avant de monter dans le bus. Aïe, ça ne se présentait pas très bien tout ça. Finalement, on s’est dit que de toute façon on n’avait plus l’argent pour payer, donc on s’est imaginé un petit scénario mensonger au cas où on serait contrôlés. Le lendemain matin donc, à 6h, on a attendu un peu au loin le bus, on est montés dedans, et il était tellement bondé (tout le monde assis et au moins 20 personnes debout), que le garde n’a pas pu passer. Très bien. Une fois arrivés à la Cruz del Condor, on est tellement descendus rapidement du bus qu’on ne l’a même pas payé. On est allés se mettre un peu au loin, tout en surveillant le garde (le monde à l’envers).

Et là, on a vu les condors arriver. Ces grands oiseaux sont impressionnants. Ils ont une envergure gigantesque, et leurs mouvements semblent lourds et lents dans l’air chaud du matin, au-dessus de ce gouffre à pic. Ils n’en sont pourtant pas moins majestueux, et si leur tête fait un peu peur, on voit bien pourquoi ils fascinaient autant les peuples andins, et ont une importance majeure dans les croyances et rites locaux. On est restés comme ça plus de 2h à les observer voler. Un guide péruvien venu avec un groupe de touristes nous a expliqué que les oiseaux vivent jusqu’à 80 ans, deviennent adultes à 8 ans, et quittent le nid à 2 ans. Ils sont entièrement noirs jusqu’à l‘âge adulte, et c’est à ce moment-là qu’apparaît leur collier blanc et les ailes blanches sur le dos.

Les touristes ont commencé à affluer, avec leurs braillements et leur non-respect de la nature. Vers 9h30, il y avait plein de touristes, mais plus de condors. Nous avons donc essayé de trouver un bus touristique qui accepterait de nous redescendre au moins à Chivay, parce le bus qui venait de Cabanaconde ne devait passer là que vers midi. Après un refus, un chauffeur a accepté de nous emmener même jusqu’à Arequipa, pour le même prix que le bus classique. Parfait !!

Nous nous sommes arrêter manger à Chivay (hé oui, un bus touristique fait des pauses pipi et des arrêts repas pour ces chers touristes, contrairement aux bus auxquels on est habitués qui roulent pendant 20 heures sans s’arrêter plus que le temps de charger un passager ramassé sur le bord de la route). Nous avons tenté de goûter la viande d’alpaca, en soupe en entrée et avec du riz et des frites en plat, mais à 5 soles le menu (soit 1,5°€), la viande n’était pas d’origine certifiée, et vu l’allure des morceaux, on n’y a finalement pas touché.

On a fini par arriver à Arequipa en fin d’après-midi, et nous avons fait nos sacs pour être prêts à partir le lendemain en vitesse après le rafting.

Parce que oui, nous avions décidé (enfin surtout Johann) de faire du rafting au pied du volcan Misti, sur la rivière Chili. On devait faire ça de 8h à 11h le matin, et enchaîner à midi avec le bus qui nous emmènerait à Puno. A 8h moins le quart, nous étions donc devant l’agence, fermée. Bon. 8h, personne. 8h15, toujours personne. Le responsable a fini par arriver, et nous a expliqué que comme nous étions seuls (forcément, un samedi matin à 8h, il n’y a pas beaucoup de monde qui est prêt à aller se jeter dans l’eau glacée d’une rivière), la sortie était annulée. Il nous a proposé de reporter à 11h du matin, avec un petit groupe. Nous avons accepté.

A 11h donc, nous voilà partis avec 4 allemands et une brésilienne. A 11h30 nous arrivions au local pour se changer. On nous a équipés d’une combinaison, pieds compris, avec par-dessus un short immonde et un genre de vareuse. Avec les casques et les gilets de sauvetage, on avait une touche !!!

Bref, on s’en fout dans l’eau, tant que ça protège en cas de chute. Nous, on nous a placés à l’avant du bateau, avec derrière la brésilienne et un membre du staff, et tout à l’arrière, le guide. Il nous a expliqué les commandements (en espagnol bien sûr), et on est partis en pagayant ferme direction les premiers rapides. On a flotté au gré du courant comme ça pendant 1h30, en passant rapide après rapide, de forces 2, 3 et 4 même. On a quand même fini trempés, avec une eau à 10°C, parce que certaines chutes d’eau faisaient plus d’1 mètre, et que forcément à l’avant, on se prend tout ! C’était au final bien sympa, surtout avec les volcans enneigés en arrière-plan.

Après ça on s’est vite séchés, et on a filé au terminal de bus prendre le nôtre pour Puno (6h de trajet encore).

 

PUNO

Nous sommes arrivés à Puno à 21h, on a pris un taxi, filé à l’hôtel, et bien dormi après une journée assez longue.

Le lendemain, on a préparé notre séjour en Bolivie, on s’est un peu baladés dans la ville, mais assez rapidement puisqu’elle n’a pas de grand intérêt, mis à part les rives du lac Titicaca.

Prochaine étape donc, la Bolivie, où notre première étape sera Copacabana et Isla del Sol.