Une frontière, 2 histoires

22/01/2013 06:00

La frontière Mexique/Guatemala. Première grande frayeur, une aventure qui restera dans nos mémoires.

Nous voilà partis de Tapachula à 6h00 du matin, tous frais pimpants, contents de découvrir un autre pays que le Mexique. Bien installés dans le bus, réserve de provisions faite pour le trajet, nous apprécions, un voyage qui s’annonce long (12h) mais confortable.

On aperçoit le poste frontière au loin, on descend du bus avec les passeports pour se les faire estampiller. Mais là, problème : il faut payer une taxe de 295 pesos chacun, et on a en tout et pour tout 80 pesos. On s’était dit qu’en quittant le pays, le moins de devises on avait à changer, le mieux c’était. Grossière erreur, mais qui nous servira de leçon pour la suite…

Donc ces messieurs les douaniers refusent de nous laisser passer. Un homme propose d’emmener Johann retirer de l’argent dans un village voisin ; c’est à ce moment là que l’histoire se sépare.

L'histoire d'Alix

Johann part donc avec le monsieur inconnu. Moi je reste plantée au milieu du poste frontière en l’attendant. Entre-temps, le bus est parti se garer de l’autre côté du pont, c’est-à-dire du côté du Guatemala. On est censés le rejoindre à pied une fois les formalités administratives de sortie du Mexique et d’entrée au Guatemala accomplies. J’attends, j’attends, j’attends… 10 min, 15 min, 20 min… Je discute avec les gens qui proposent de changer de l’argent. J’attends, j’attends, j’attends encore…10 min, 15 min, 20 min… Mais ce n’est pas possible, où est-il passé ? Il était censé être parti 5 minutes maximum. Je commence à m’inquiéter. C’est à ce moment que le chauffeur du bus, impatienté par cette longue attente, vient me voir pour me dire qu’il ne peut plus attendre, il doit respecter son horaire. Super ! J’arrive à négocier encore 10 minutes. Toujours pas de Johann. Ohlalala…. Le chauffeur veut partir, il me dit de venir récupérer les sacs. Oui mais voilà, le bus est du côté guatémaltèque, et moi je n’ai pas de visa, ce que s’empressent de me dire les douaniers Je ne peux pas passer ? Et nos affaires ? A force de palabre, ils me laissent aller récupérer nos sacs. Je traverse donc le pont, prends nos 4 sacs et retraverse le pont, par l’autre côté (i y a 1 côté aller et 1 côté retour). Du coup, du côté du Mexique d’autres douaniers m’attendent : « On peut voir votre passeport Mlle ? Vous arrivez d’où ? ». « Du Mexique ». « Non, on vous a vue traverser le pont depuis le Guatemala ». OHLALALA !! ……10 minutes pour leur expliquer l’histoire, ils décident de fouiller les sacs parce qu’ils ont l’air de ne pas me croire, puisque Yo n’est toujours pas revenu… « Vous avez des armes ? » Je rigole. Lui non. Donc je réponds sérieusement « Non ». « Vous avez de la drogue ? ». « Non ». Je commençais à paniquer quand même. Je me suis dit « Et si le monsieur qui a emmené Johann l’a braqué quand il a retiré l’argent ? ». … Non non non… Les militaires et les douaniers ont fini par essayer de me rassurer, apparemment ils avaient décidé de croire mon histoire. Je devais leur faire pitié…

 

L'histoire de Johann

Un homme, qui change les devises, me propose d’aller retirer de l’argent dans un village à quelques kilomètres de la frontière. Je le suis. Il est à pied, moi aussi. Nous prenons une moto-taxi pour faire le trajet « à fond » qui me coutera 100 pesos !! J’arrive devant le distributeur qui… n’accepte pas les cartes visas. Aïe, ça se complique !! Je lui demande où je peux prendre un taxi pour retourner à Tapachula (notre point de départ du matin). Nous prenons un taxi, un de ses amis, qui me coutera 200 pesos (5 fois le prix !!). Mais comme il me dit « gentiment » : You have no choice. Nous filons à toute vitesse vers un distributeur. Je saute du taxi, retire l’argent, regrimpe à l’arrière du véhicule et demi-tour à vive allure. Enfin, l’argent dans ma poche, nous pourrons continuer notre voyage mais je m’aperçois que l’heure tourne, déjà 45 minutes. Arriverai-je à temps ? Une fois au poste frontière, je cherche Alix du regard mais ne la vois pas. L’homme qui m’accompagne me donne des quetzals (monnaie du Guatemala) en échange de Pesos : 2500 Pesos contre 892 Quetzals, soit un taux à 2,8. Taux dont je m’aperçois un peu plus tard qu’il est outrageusement élevé… Sale voleur ! J’accepte et me dirige rapidement vers le guichet pour payer la taxe de sortie. Mais où est Alix ? Je paye. Je peux sortir. Mais où est Alix ? Je demande à un douanier qui m’indique non pas la direction du Guatemala où je la cherche des yeux mais derrière moi au Mexique. Quoi ??!!! Je l’aperçois, fonce vers elle et remarque tout de suite qu’elle est stressée, un peu paniquée et … avec nos bagages ?!

 

Les retrouvailles

Alix me dit : « C’est trop tard. Le bus nous a largués au poste frontière et s’est barré. »

Je lui réponds que ce n’est pas grave, qu’on va trouver une solution et que le principal s’est de s’être retrouvé. Le douanier devant nous me regarde en refermant mon sac. Pas de souci on peut retourner à Tapachula pour retenter notre chance demain. Oui sauf que moi, mon passeport est estampillé avec le tampon de sortie y compris la date du jour. Nous récupérons nos sacs, et je m’en vais demander à la douanière si je peux rester au Mexique jusqu’à demain sans payer à nouveau la taxe. Sa réponse est positive. Elle nous dit qu’un bus, susceptible de nous prendre, passe la frontière entre midi et 13h pour rejoindre Guatemala Ciudad. Du coup, on attend patiemment 4h au poste frontière. Un peu de détail de voyage : on s'était levés à 5h pour prendre le bus de 6h, donc on est arrivés à la frontière à 7h... 2h plus tard, on nous dit donc qu'on peut attendre encore 4h. La journée s’annonce rude !

13h00, le bus arrive. Alix va discuter avec le chauffeur pour qu'il nous fasse monter, il accepte. On met 7h pour arriver à Guatemala city, la capitale du Guatemala, où on ne devait pas s'arrêter, mais comme c'est dangereux, les bus ne roulent pas la nuit. Nous prenons une chambre à coté de la station de bus pour refermer cette journée dantesque.